Enquête dans l'infraréel - 4

Publié le par mouettes rieuses

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L’aube pointe à peine. Slice vient d’ouvrir les yeux. La chambre lui semble spacieuse. Il distingue les contours d’une armoire massive et la silhouette de deux fauteuils imposants. Il est couché dans un lit qui pourrait bien accueillir sans problème, quatre gabarits comme lui. Par une immense baie vitrée, il aperçoit un espace vide, désert, immobile, baignant dans une lumière mauve. Il ne sait pas encore si ce qu’il voit est une plaine, un désert, une steppe ou un territoire inconnu. Il a débarqué dans la nuit et n’a encore rien vu. Tout est silencieux. En examinant les objets posés sur la table à sa droite, Slice trouve un mini écran. Un message de bienvenue s’affiche lorsqu’il passe le doigt dessus. Un menu s’affiche, offrant : musique, bain, petit déjeuner, ouverture de la fenêtre, consultation des messages, choix des vêtements, planning de la journée.

Le programme lui indique qu’il doit se tenir prêt pour rencontrer le chef de l’expédition. Une navette passera le prendre à 9h10. Tout en bas de l’écran, il lit 7h23. Il a encore le temps. Ce rendez-vous sera suivi par une réunion auxquels ont été conviés tous les responsables de la mission. A midi et demi, il déjeunera avec le commandant en chef des mercenaires. Une navette les emmènera ensuite repérer le terrain des opérations. Il aura la soirée pour préparer ses affaires. Slice se sent en forme et, avant d’entreprendre une visite des lieux, il commande le petit déjeuner. Sans un bruit, un robot lui apporte sur un plateau qu’il dépose sur la table avant de se retirer en saluant de la main. Le menu est copieux, le café juste assez fort à son goût, il apprécie. Pour les vêtements, le robot a sorti une tenue très ample en cuir souple et des bottes de cavalier. Il a fière allure, c’est à peine s’il se reconnaît. Une fois habillé, il décide de sortir. La maison, un cube dont les murs semblent être faits de matériaux composites mais il n’en est pas sûr, est plantée au milieu de nulle part. 360° à la ronde, pas âme qui vive. Un silence tellement profond qu’il craint d’être devenu sourd. Pas de végétaux non plus, le sol est rouge latérite mais ce n’en est pas. Il fait quelques pas sur cette substance indéfinissable, souple sous la plante des pieds qui reprend sa forme plane dès qu’il lève le pied. Le paysage est si déroutant qu’il ne sait pas du tout dans quelle direction marcher… Il rentre dans la maison, le volume des pièces lui parait un peu démesuré. Il a même l’impression que la surface intérieure ne correspond pas à celle de l’extérieur. Dedans, il se croit dans un palais avec des enfilades de vastes salles qui n’en finissent pas. Il a beau se dire qu’il est impossible que la superficie de cet habitat soit supérieure à l’intérieur, il est perplexe. Il ne doit pas se troubler, il a un rendez-vous important qui doit lui permettre d’avancer vers l’objectif qu’il s’est fixé. Au milieu du silence, un bruit se fait assourdissant… il se précipite vers la porte. Bizarrement il se trouve immédiatement dehors alors qu’il lui avait bien semblé traverser une vingtaine de pièces. Un engin volant de forme oblongue s’est stabilisé devant lui, la navette pense-t-il. Il y pénètre et s’installe sur un siège qui aussitôt épouse la forme de son corps. C’est doux. Il s’endort aussitôt.

-          Dis-moi Marc, je viens de vérifier dans le visiogame, le jeu est assez space. Gene semble un peu dérouté ce qui me fait penser que nous n’avons pas vraiment envisagé les cas où il serait bon d’intervenir pour le sortir de l’infraréel.

-          Tu as raison Luc, il faudrait que nous y réfléchissions, une réunion avec Peter sera à prévoir rapidement. Encore heureux qu’il ait pensé installer une caméra dans la salle. J’ai noté que Gene avait pris le pseudo de Slice. A quoi penses-tu qu’il se réfère ?

-          Je n’ai en pas la moindre idée si tu tiens à le savoir, tu pourras toujours lui poser la question, sa pause est dans moins d’une heure, nous ferons un débriefing à ce moment-là. Il vient de terminer sa réunion et déjeune avec le chef des mercenaires. Son option d’endosser le rôle d’expert stratégique est audacieux, il va pouvoir piloter ou tout du moins orienter le cours de l’expédition s’il s’y prend bien et ne se met pas à dos certains autres responsables, il pourra participer à toutes les phases de l’épopée.

-          Ça risque de ne pas être simple, les relations au sein du groupe semblent tendues mais le jeu ne fait que commencer. Wait and see.

Slice pense qu’il ne s’en sort pas trop mal et que ses choix sont assez justes. Il avait acquis la possibilité d’accompagner dans tous ses déplacements le chef des mercenaires. Cela signifie qu’il sera au premier plan des opérations. Personne ne savait d’où viendrait le danger mais il était déjà acquis qu’il faudrait combattre. Il vientde rentrer dans l’étrange maison où il est accueilli pour préparer ses affaires. L’expédition partira le lendemain. Il avait compris que le paysage évoluait au cours de la journée. Les maisons-cube sortaient de terre au fur et à mesure que leurs occupants se réveillaient. Le sol est bleu à présent. Quelques navettes sillonnent un ciel jaunâtre. Slice aurait bien aimé en savoir plus sur ce lieu mais il ne veut pas se disperser et décide de ne pas faire une balade avant la fin du jour. D’ailleurs, à aucun moment de la journée, il n’avait remarqué de piéton. Il trouve dans la chambre qui lui a été attribuée, une panoplie de vêtements et ce qui doit être des armes. A l’exception d’un poignard, les équipements ne lui sont pas familiers. Alors qu’il tente d’en comprendre la manipulation, il sent une présence derrière lui. IL se retourne d’un bloc, l’homme qui lui fait face, tient une cordelette qu’il semble prêt à lui passer autour du cou. Slice s’empare du poignard.

-          Dis donc, il est plutôt habile au couteau, notre Gene, tu as vu comme il l’a dégommé rapido.

-          Ouaip mais le poignard ne convient qu’en situation de corps à corps. Il aura intérêt à savoir manier les différents sabres et électrorevolves s’il veut atteindre son lac d’argent.

-          Oh, je lui fais confiance, il l’atteindra encore faut-il qu’il fasse vite si nous ne voulons pas perdre d’autres jeunes hommes charmants, bien sous tous rapports, fauchés dans la force de l’âge devant un écran d’ordinateur.

A peine son adversaire est--il mort qu’un robot embarque le corps et un autre nettoie la chambre Tout s’est passé si vite que Slice se demande s’il n’a pas imaginé la scène. Mais il ne veut pas perdre de temps et se remet au maniement des armes. Une fois qu’il en comprend sommairement l’usage, il se couche et s’endort. C’est dans son rêve qu’il vint le voir. Slice le reconnait immédiatement….

A suivre

MCH

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